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Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, de Benjamin Lacombe


Depuis que j'ai vu cette oeuvre au salon du livre de Paris, je bave devant. Je me souviens être restée de longues minutes à contempler l'objet, à l'avoir pris entre mes mains, à avoir tenté de repérer toutes les finesses des illustrations... Malheureusement, mon budget était limité, et j'avais dû reposer cet album plein de promesses sur son étagère.

Et je l'avais presque oublié ce "Carnet secret" ! Du moins, ça aurait été certainement le cas si des mésaventures avec la SNCF ne m'avaient pas plongé dans une boulimie livresque. J'ai recroisé son chemin, et cette fois-ci, je lui ai sauté dessus.

Tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire : Benjamin Lacombe + Marie-Antoinette + la collection Métamorphose. Que des éléments alléchants !

Pour notre plus grand plaisir, Benjamin Lacombe nous livre au fil des pages, sa vision de Marie-Antoinette, dernière reine de France. Il nous conte son histoire, de son départ d'Autriche, à son exécution, à travers un carnet intime, dont le contenu est inventé, et des lettres qui sont-elles, par contre, authentiques.

On suit ce destin tragique, qui fascine bien des français (dont moi!). Comment cette petite archiduchesse d'Autriche est devenue reine d'une des plus grandes nations européennes de l'époque, et est finalement tombée dans la déchéance, jusqu'à en perdre littéralement la tête ? Comment cette jeune femme enfermée dans une cage dorée, a dû faire face au courroux d'un peuple poussé à bout ?

Les informations historiques ne sont pas très approfondies, on évite les détails, mais pour ceux qui connaissent un peu le destin de Marie-Antoinette, on retrouve la plupart des éléments qui ont jalonné sa vie.

Evidemment, comme toujours, les dessins de Monsieur Lacombe sont somptueux, pleins de références et de subtilités. Marie-Antoinette y apparaît sensuelle, portant le parfum fort et musqué d'une fleur qui ne demande qu'à être cueillie. Toutefois, malgré ce charme féminin exacerbé, très vite l'ombre de la mort commence à planer. Et c'est dans cette dualité que Benjamin Lacombe nous montre toute l'étendue de son talent, cette ambivalence entre le rassurant et l'inquiétant, entre le désir et la mort.

On savoure ces moments passés à côté de cette reine fantasmée, cette femme rêvant de plaisirs, de libertés, mais qui avait des difficultés à assumer sa place. Elle nous avoue ces petits secrets (dont la recette de ces pâtisseries favorites !), avant de mourir sous le couperet de la guillotine, en 1793.

Je vous recommande vivement cet ouvrage, qui entre parfaitement en résonance avec le film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola (qui est également à visionner, si ce n'est déjà fait !), et que je vais chérir très longtemps.

"Si ce livre était un plat", ce serait un croissant !