Les malheurs de Sophie, de Comtesse de Ségur et Pénéloppe Bagieu

Aaaah "Les malheurs de Sophie"... Ce fameux dessin-animé souvent dur et traumatisant que je ne pouvais m'empêcher de regarder avec fascination ! Tout en chantonnant bêtement durant le générique comme si j'allais passer un bon moment fait de joie et de rires (qu'est ce qu'on est naïf quand on est gamin...) !
Alors ? Tu la sens la nostalgie qui remonte ? Tu te sens vieux/vieille ? Ne me dis pas merci...
Puisqu'un film est sorti le 20 avril, les maisons d'édition en ont profité pour ressortir toute l'oeuvre de la Comtesse de Ségur (ceci est un hasard, je répète ceci est un hasard ! Ne vous laissez pas berner, ils n'étaient pas au courant ! Et ils n'ont pas essayé de se faire de l'argent ! Non non non ! C'est un pur HASARD). Je me suis donc demandée : "Tiens, mais à quoi ça ressemble Les Malheurs de Sophie, en livre ?
Alors je me suis plongée dans ce roman, qui est presque un recueil puisque chaque chapitre peut être vu comme une histoire indépendante (ça c'est pour les parents. "On lit un chapitre, et puis au lit !" et là pas de chantage possible : le chapitre a un début, et une fin. Point, merci, tu prends ton doudou et tu te tais !).
C'est avec nostalgie que je me suis rappelée du personnage intrépide de Sophie, de son bon cousin Paul, et de ses amies Camille et Madeleine... Certains épisodes me sont revenus avec les images du dessin animé, et c'était assez chouette ! J'avais l'impression d'être à nouveau une petite fille.
La Comtesse de Ségur s'est bien souvenue de ses émotions d'enfant, de la frustration que l'on peut ressentir, des envies que l'on a, et les a retranscrites merveilleusement. On lit très vite ce livre qui m'a semblé bien plus joyeux que le dessin animé (pas d'histoires de parents qui meurent) !
Par contre, voilà que nous arrivons aux moments qui m'ont gênés : le livre est une véritable succession de contes moralistes. En tant qu'adulte, ça va, ça passe, parce que notre éducation est loin derrière nous (quoi que...), mais lire ça a des enfants, je trouve ça limite. C'est très "éducatif". "Tu ne dois pas faire cela, sinon voilà ce qui va t'arriver". "Si tu n'écoutes pas ta maman, tu seras malheureuse".
Bien évidemment, il s'agit d'une autre époque, on n'éduquait pas les enfants de la même manière, mais certaines punitions de la mère de Sophie m'ont fait penser à de la maltraitance (sa mère la bat à un moment) et le livre pourrait dénoncer cela, mais la Comtesse a choisi d'ajouter que la petite fille l'avait "bien mérité".
Le deuxième point qui m'a gêné, est que Sophie est comme une deuxième "Eve", et son cousin Paul, est comme un deuxième "Adam". Sophie est mauvaise, elle fait plein de bêtises contrairement à son cousin qui est un véritable angelot, qui incarne la voix de la raison. Cette petite femme déambulant dans un jardin merveilleux, ne cesse de céder au péché de gourmandise, contrairement au sage Paul.
Mais sinon je me suis bien amusée à lire ce livre, à retrouver la cruauté innocente de Sophie vis à vis des animaux, les épisodes où elle prépare du thé avec des choses abjectes et le sert à ses amis, la fois où elle dévore tous les fruits confits de sa mère, ou encore LE moment traumatisant des malheurs de Sophie : l'épisode de la poupée (toutes les petites filles savent de quoi je parle. Plus aucune après avoir vu ça, n'a laissé sa poupée traîner au soleil...). De plus, j'avais choisi la version Folio Junior, de Gallimard, où le texte était accompagné des dessins de Pénéloppe Bagieu !

Voilà ! Je vous laisse donc soit vous plonger dans cette lecture, soit vous faire tous les épisodes du dessin animé (qui sont disponibles entièrement sur youtube), soit filer au cinéma avant que le film ne disparaisse des écrans !
Je vous embrasse et surtout n'oubliez pas... PAS DE POUPEE AU SOLEIL ! ;)
"Si ce livre était un plat", ce serait une boîte de fruits confits, évidemment !