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END : Elisabeth, de Barbara Canepa et Merli - Une BD de l'au-delà



Elisabeth a 13 ans. Mais Elisabeth est morte. Enfin pas vraiment.

Elle étudiait dans une école pour jeunes filles régie par des religieuses, avec sa sœur Dorothea et son amie Nora Woods, avant que son existence ne bascule. Un jour elle se réveille, et elle assiste à son enterrement. Elisabeth ne fait plus partie du monde des vivants. Elle est prisonnière d'une immense serre où d'étranges êtres errent entre la vie et la mort.

Accompagnée par des créatures croisées (un chat - serpent, un crapaud - têtard vivant comme une araignée, une chauve-souris - poulet), Elisabeth veut retourner dans le monde des vivants pour délivrer une lettre à sa sœur, quitte à utiliser ses étranges pouvoirs : lorsqu'elle touche quelqu'un, elle aspire la vie de cet être.

Sa sœur, de son côté, est rejetée par les autres petites filles de l'école, car elle a la réputation d'être une sorcière. Nora, quant à elle, veut à tout prix découvrir les raisons de la mort mystérieuse d'Elisabeth, même si les fameuses bonnes sœurs du pensionnat semblent vouloir lui mettre des bâtons dans les roues...

Comme toujours avec Barbara Canepa, les dessins sont sublimes et la colorisation est exceptionnelle, dans des teintes bleu - vert - mauve.

Une ambiance très fragile et poétique se dégage de cette BD, comme si on était face à une fleur mortelle dont les pétales tomberaient dès qu'on s'en approcherait. Il y a un mélange de glauque et de sublime. La nature est luxuriante dans l'immense serre où est retenue prisonnière Elisabeth. Les arbres sont noueux, les oiseaux sont omniprésents, mais très rapidement tout peut trépasser.

La gestion de la lumière et des détails est hyper-maîtrisée.

On est constamment baigné dans un clair-obscur, une atmosphère onirique, un laps de temps suspendu entre le jour et la nuit. Les ombres se répercutent sur les visages, les halos sont une lueur d'espoir sur les pages.

Les cases sont parcourues de détails fins comme une larme presque invisible, de la dentelle précieuse. Les tissus et les drapés sont exceptionnels, ils ont une véritable matérialité.

La dynamique des pages est très bien pensée. La taille et l'emplacement des cases sont significatifs. J'aime beaucoup cela, lorsqu'une BD n'est pas seulement une succession d'images, mais que les images rebondissent les unes sur les autres, et que leur format, leur type de plan, sont le reflet de leur message.

En conclusion, c'est encore une merveille de la part de Barbara Canepa, et un bijou de plus dans la collection Métamorphose des Editions Soleil. Et j'ajouterai, que les graphismes envoûtent, mais que le texte est également ravissant et subtil !..

Alors, ça vous tente ?

"Si ce livre était un plat", ce serait une soupe à la rose amère (oui j'invente des plats, et alors ? :D)

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