GÉNÉRATION K - Le meilleur roman jeunesse du magazine Lire
L'histoire commence avec une fuite. Une course. Une femme enceinte s'écroule dans les bois. Elle est à la recherche de "Celle qui écoute". Cette illustre inconnue l'accueille alors que l'accouchement est imminent. Au milieu de cette nuit noire, des jumeaux naissent mais ils sont voués à être séparés.
Des années plus tard, Kassandre va fêter son anniversaire. Adolescente rebelle aimant s'habiller tout en noir, et écouter du métal, elle s'exaspère du "bal" que lui organisent ses parents.
Mina, son amie de toujours est censée être présente à cette soirée, mais pas comme elle l'aurait souhaité. Elle est postée derrière le bar, une tenue de serveuse sur le dos.
Georges ou Georg, le troisième personnage de ce roman, est en prison. Il joue les gros durs dans la cour quand on le prévient qu'il a de la visite. Un albinos est là, une enveloppe avec lui, prétextant qu'il vient lui parler de ses parents.
3 jeunes gens, 3 chemins, et au milieu de tout ça, d'étranges pouvoirs. De surprenantes forces obscures que certains jeunes semblent capables de maîtriser.
Des rêves inquiétants s'immiscent entre les chapitres. Une voix venue du fond des âges est en train de parler.
La vraie force de Génération K c'est sa capacité à osciller avec l'ombre et la lumière, le bien et le mal. Il est difficile de discerner avec ce premier tome qui est dans le bon camp et qui est maléfique. Ces dons surnaturels sont-ils une malédiction ou une bénédiction ?
Ce qui est également passionnant, ce sont les références bibliques glissées dans le texte. Une mythologie de la religion catholique a été développée par Marine Carteron. Cette dimension offre un décors assez inattendu. On était habitué aux histoires d'anges sexys dans des romans Jeunes Adultes, on connaissait également les dieux et demi-dieux grecques de Persy Jackson, mais là on a affaire à un autre pan culturel.
C'est donc tout naturellement qu'après une action prenant place en France, les héros finissent par atterrir en Italie, où les tableaux bibliques et la ferveur religieuse sont à noter.
Je ne me suis pas attachée à tous les personnages (Kassandre m'est apparue comme un personnage marginal assez stéréotypé, ou alors je n'avais pas assez de ressemblances avec elle pour pouvoir adhérer à son caractère). Toutefois je suis curieuse de connaître la suite de cette histoire pour savoir ce que deviendront les "Génophores" (j'adore la consonance de ce terme ! Chapeau à l'auteure pour l'avoir trouvé !), les Enfants d'Enoch, les trois héros...
Vont-ils succomber à la violence, à l'appel du sang ? Devront-ils embrasser leur pouvoir, renier leurs origines ? Seront-ils du bon côté de la barrière ? Cette présence si forte de noirceur, tout en restant abordable pour des adolescents, trouble notre perception de l'avenir de ce roman qui mérite toute l'attention qu'on lui a accordée.
Si ce roman était un plat ou une boisson, ce serait une ostie et un verre de vin aigre.